Whiplash

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Whiplash… pas grand-chose à en dire d’un point de vue cinématographique : l’image ennuie, notamment dans la première partie où elle se ressasse sans grand intérêt, à tel point qu’on voudrait, par instants, n’avoir que le son pour profiter de la musique et encore, quand elle n’est pas interrompue par les « conseils » rageurs du professeur Fletcher incarné par J. K. Simmons.

Il y a effectivement plein de facilités et de déjà-trop-vus dans la manière de dramatiser les entrées en scène des personnages principaux (après le son, c’est au bout du couloir ou en sortant de l’ombre !) ou dans les dialogues à la Full Metal Jacket (« Sir, yes, Sir ! »).

Il y a également bien trop de brutalité dans l’incessant balai des champs-contre-champs censé restituer les instruments en action mais qui n’a pour effet que de brouiller la musique au lieu de la porter, pire, de nous imposer du rock alors qu’il s’agit bien de jazz…

Reste le fond de l’histoire, son propos, et la séquence finale qui témoignent bien de l’exigence qu’impose la poursuite d’un idéal, des efforts et sacrifices à consentir pour atteindre le génie. Belle et louable ambition, belle et louable quête. Pas sûr cependant qu’on veuille y adhérer tant les personnages ne sont pas bien sympathiques.

Fletcher, évidemment, éminemment, reste un tyran, même lorsqu’il verse quelques larmes de crocodile ou lorsqu’il se dit satisfait. Certes, il faut savoir être humble pour apprendre et progresser mais être humble doit-il signifier être humilié, quand bien même les deux termes ont une racine commune ? Quant à Andrew (Miles Teller), le personnage principal, on s’interroge : victime du syndrome de Stockholm ou véritable envie d’exceller, quitte à se montrer prétentieux, grossier, voire goujat ?

Tout cela contribue à rendre les derniers plans très angoissants et anxiogènes même. De fait, on souffre alors qu’on ne devrait pas : Andrew a finalement ce qu’il mérite…

Alors, tout ça pour ça ? cette lutte, cette abnégation, cette souffrance pour ça ? Ce « ça » est pourtant, sur le papier et dans la réalité, magique, génial, souhaité par tous, c’est l’accomplissement ultime, c’est l’excellence portée à son plus haut degré… mais la question taraude et ne peut s’empêcher de demeurer… et c’est bien là le problème.

Whiplash, une œuvre du découragement ?

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